Les associations de solidarité présentent de nombreuses particularités impactant leur mode d’entreprendre : statut, objet, particularités sociales et politiques, professionnelles, économiques, etc. Celles-ci sont porteuses de paradoxes, à résoudre dans l’organisation de l’action pour en affirmer le sens propre et en fonder la viabilité. Leur richesse humaine est en elle-même source de tensions : la multiplicité des acteurs de statuts et motivations très divers engagés dans l’action associative, à l’interne comme à l’externe, peut tout aussi bien les conduire à poursuivre leurs propres finalités de façon divergente que contribuer par leurs interactions à la construction d’une compétence collective de qualité au service du projet visé. Organiser un sens partagé des interventions pour une qualité de la compétence collective suppose une démarche qui passe par la transparence de l’organisation du travail, des repères construits et partagés par l’ensemble des acteurs, la participation et de la négociation dans la conduite du changement. Pour cela, il importe de mesurer périodiquement la distance entre le réel et le prescrit, de créer les conditions d’une relation base/sommet ascendante/descendante et de développer une culture de la transversalité. Prendre a priori en compte ces particularités humaines des associations de solidarité est une précaution nécessaire dans toute opération de diagnostic ou d’accompagnement.
Hélène Dolgorouky (Uniopss)
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