A l’approche d’échéances électorales majeures, l’Uniopss publie dans une plateforme, les priorités des 5 ans à venir pour faire face aux risques de dislocation sociale.
A l’heure où la France tente de relancer sa croissance, les associations de solidarité tirent la sonnette d’alarme. Réunies au sein de la plateforme de l’Uniopss intitulée : « Restaurer la cohésion sociale, retrouver la confiance, la priorité des cinq ans à venir », elles souhaitent rappeler à ceux qui seront aux commandes du pays que les principes fondateurs de notre « vivre ensemble » ne doivent pas être sacrifiés sur l’autel de la crise.
La demande sociale ne cesse en effet de croître en volume, en qualité, en diversité. 4,5 millions de chômeurs, 8,2 millions de pauvres, 3,6 millions de personnes sans logement ou mal-logés, 15 % des Français contraints de renoncer aux soins médicaux… presque tous les voyants sont au rouge. Le système de protection sociale peine à répondre au développement de besoins nouveaux comme la ghettoïsation, le vieillissement de la population ou encore la solitude. Les inégalités d’accès aux droits fondamentaux ne cessent de progresser. L’idéologie du marché prend souvent le pas sur l’intérêt général et la protection des personnes vulnérables. Enfin, les politiques d’économies mises en œuvre, associées à une règlementation foisonnante, fragilisent les acteurs non lucratifs censés accompagner les plus fragiles.
Partant de ces constats, l’Uniopss formule plusieurs propositions :
Promouvoir une société d’inclusion L’Uniopss milite pour la construction d’une société plus juste et plus solidaire, qui ne laisse personne sur le bord de la route. Cela implique d’inscrire la lutte contre la pauvreté au rang de priorité politique au travers de l’institution d’un programme pluriannuel et interministériel de lutte contre la pauvreté et l'exclusion. Cela nécessite également de construire une politique d’investissement pour l’enfance, la jeunesse et la famille qui permette l’accès du plus grand nombre à l’éducation, puis à l’autonomie et à l’émancipation. Il s’agit aussi de mettre en œuvre le principe d’inclusion dans la société des personnes handicapées (accessibilité, égalité des chances). Cet objectif d’inclusion guide enfin la revendication d’un droit universel à la compensation de la perte d’autonomie.
Conforter le socle solidaire de la protection sociale La protection sociale ne doit pas être conçue comme la seule réparation des risques, même assortie d’une politique de prévention renforcée. Elle doit aussi contribuer à la réduction des inégalités et à l’inclusion sociale. Dans ce cadre, il est impératif d’assurer un pilotage équitable du système de santé et de garantir l’accès aux soins de tous.
Changer d’état d’esprit dans la conception et la mise en œuvre des politiques sociales Il s’agit en priorité de préserver la dignité des personnes, d’améliorer la participation des usagers, ainsi que d’organiser une véritable transversalité des politiques sociales conçues aujourd’hui de manière trop verticale. Les principes de transparence et de concertation dans la construction de ces politiques doivent également être revitalisés. A ce titre, l’Uniopss demande l’instauration d’un débat régulier et approfondi sur les priorités et les modalités des politiques sociales à engager. Il s’agit enfin, de bâtir, avec les citoyens, une Europe des solidarités, respectueuse de l’agenda social européen pour 2020.
Miser sur la société civile et soutenir la vie associative Les associations de solidarité, corps intermédiaire de la démocratie, jouent un rôle indispensable pour la cohésion sociale. A ce titre, elles doivent être reconnues par les pouvoirs publics comme des co-constructeurs et des coopérateurs des politiques.
|